VEVEY
(VD) - ÉVÉNEMENT
Avec Sir Elton,Vevey plus pop que jamais
Près de 20 000 spectateurs, fans de la première
heure ou simples
curieux, ont fait le déplacement pour assister au concert.
Elton John a
égrené quarante ans de tubes universels.
A 60 ans, Sir Elton John a prouvé hier soir
à
Vevey qu'il méritait plus que jamais son surnom de roi de la
pop
Alexis Favre - 08/09/2007
Le Matin Dimanche
Hier
soir à Vevey, on était loin, mais alors
très loin de la Fête des
Vignerons. Plus habituée au Ranz des Vaches qu'à
la pop anglaise, la
célèbre place du Marché n'a pourtant
pas opposé une grande résistance
avant d'adopter Sir Elton John comme un enfant du pays.
«Je
suis très content d'être ici et
j'espère que vous allez aimer mes
chansons...» Une petite phrase en début de concert
a suffi à la
superstar pour gagner son public.
Coup
d'essai d'un concept promis à un bel avenir, ce concert
unique
simplement baptisé «One night in Vevey with...
Elton John» affichait
(presque) complet. Près de 20 000 spectateurs, fans de la
première
heure ou simples curieux, avaient fait le déplacement pour
assister à
un petit miracle: le roi de la pop en personne qui
égrène près de
quarante ans de tubes universels sous un des soleils les plus radieux
de la saison.
Dès
l'ouverture des portes à 17 h 30, les plus
motivés se sont
massés devant la scène. Histoire de pouvoir dire:
«J'étais là.» Il faut
dire que depuis l'annonce de la venue du galactique Elton Hercules John
à Vevey, la manifestation sentait
l'événement avec un grand E.
Parce
que Elton John, c'est plus qu'un chanteur. C'est un mythe. Qui
se cultive. Il fait partie des trois ou quatre monstres
sacrés qui
peuvent tout. Qui osent tout. Arrivée en jet
privé à Genève, trajet en
hélicoptère puis en limousine, gerbes de roses et
Châteauneuf-du-Pape à
température: les exigences de la vedette - caprices pour les
uns,
coquetterie pour les autres - sont à la mesure de sa
démesure.
Alors
quand l'homme débarque sur scène quelques minutes
avant huit
heures, la foule observe avant de hurler. On veut savoir de quelle
couleur sont ses lunettes (violettes et affublées d'un
«EJ» en
diamants), on scrute sa tenue (une redingote noire à motifs
bling-bling
sur une chemise rouge pétant) et on se demande ce qu'il va
dire, par où
il va commencer.
Les
fidèles de toujours n'ont pas été
déçus. En guise d'ouverture,
«Funeral for a Friend», hit de la
première heure. Puis, presque
chronologiquement, une traversée des années 1970:
«The Bitch is Back»,
«Hercules», «Daniel»,
l'incontournable «Rocket Man», on en passe et des
meilleures.
Mais
il en fallait pour tous les goûts. Et les moins experts ont
aussi eu droit aux plus populaires des tubes du maître:
«Sacrifice»,
«Sorry seems to be the hardest word» et, bien
sûr, «Your song».
Deux
heures et deux rappels plus tard, le pape de la pop tirait sa
révérence au terme d'un show parfait et
minuté. Pour remonter dans sa
limo jusqu'à Cointrin et rentrer le soir même
à Londres. Laissant la
place se vider de ses spectateurs qui spéculaient
déjà sur l'invité de
l'année prochaine. Stevie Wonder? Madonna? U2? Johnny? Le
mystère est
bien gardé.
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